Logopédie

Langage écrit (LE)

Les difficultés en langage écrit recouvrent un domaine assez large qui perturbent les apprentissages de l’enfant et de l’adolescent :

  • Dyslexie (trouble de la lecture)
  • Dysorthographie (trouble de l’orthographe et de l’expression écrite)
  • Dysgraphie (trouble de l’écriture)

Dans certains cas, les troubles du langage écrit sont associés à d’autres difficultés d’apprentissage dites « Dys », en rapport avec :

  • La dyscalculie (difficultés en calcul et autres processus mathématiques)
  • La dyspraxie (concerne la coordination et l’exécution des gestes)

Pour information :

Étapes de l’apprentissage du langage écrit :

L’enfant apprend le langage écrit dès la maternelle et jusqu’en 2ième primaire. Ce processus représente un préalable essentiel à l’assimilation d’autres connaissances.

ClassesApprentissagesTâches maîtrisées
Maternelles-1ière primaireDéveloppement progressif de la conscience phonologique (apprentissage des sons des lettres et des syllabes) et du principe alphabétique (reconnaissance et tracé des lettres, du prénom puis des autres mots).Vers 5 ans, l’enfant reconnaît et recopie son prénom en lettres scriptes (correspondant à un assemblage de traits).
1ière primairePrincipe alphabétique et stade logographique (reconnaissance et analyse visuelle des mots écrits, et compréhension de leur sens).L’enfant écrit son prénom en lettres cursives ou "attachées" (demandant un enchaînement des tracés). Il connaît toutes les lettres de l’alphabet et les combinaisons de 2 à 3 lettres (syllabes). Il sait aussi écrire des mots phonétiquement.
2ième primaireStade logographiqueL’enfant écrit n’importe quel mot ou suite de sons (le plus souvent phonétiquement, surtout si les mots lui sont inconnus). Il peut aussi lire des textes.

Langage oral (LO)

Les troubles de l’expression orale de l’enfant sont le plus souvent isolés.
Cependant dans certains cas, ils peuvent être causés par des maladies : surdité même transitoire, déficience intellectuelle, anomalie des organes phonatoires (permettant l’émission des sons), atteinte cérébrale, troubles psychologiques, troubles de l’attention, difficultés sociales…

Les troubles spécifiques de l’expression orale les plus fréquemment rencontrés sont les suivants.

  • Des troubles de l’articulation

Il s’agit d’une altération systématique d’un ou de quelques « sons » (phonèmes), portant surtout sur certaines consonnes (s, ch, z, j). Il en résulte le plus souvent un zozotement ou un chuintement.

  • Un retard de parole

Il correspond à la persistance, au-delà de l’âge de 4 ans, du « parler bébé ». On retrouve des erreurs de langage observées normalement vers 3 ans : confusion de certains sons, mots raccourcis, déformations diverses des mots. Il est souvent associé à des signes d’immaturité affective : succion du pouce ou de la langue, prédilection pour le biberon ou l’alimentation mixée.

  • Un retard simple de langage

Ce trouble est caractérisé par une atteinte de la grammaire et de la syntaxe, généralement associée à des troubles de l’expression. Il apparaît en absence de toute anomalie anatomique. L’ensemble des étapes du développement du langage est retardé : les premiers mots n’apparaissent pas avant 2 ans et surtout, les premières phrases n’apparaissent qu’après 3 ans.

Le trouble concerne surtout l’expression : le vocabulaire est pauvre, la syntaxe est rudimentaire, le style télégraphique, les verbes non conjugués. Ceci aboutit quelquefois à un véritable jargon reconnu uniquement par les proches. La compréhension est relativement préservée, mais souvent moins bonne que celle des enfants du même âge. L’évolution est généralement favorable, mais quelquefois lente.

  • Un bégaiement

C’est un trouble de la fluidité de la parole caractérisé par des répétitions ou des prolongations involontaires de syllabes ou de mots, se manifestant de façon très
fréquente. Le bégaiement touche en majorité les garçons. Il débute le plus souvent entre 3 et 7 ans. Son évolution est généralement favorable après rééducation.

  • Une dysphasie

C’est la forme la plus sévère des retards de langage qui représente 1 % de l’ensemble des troubles de l’expression orale. Elle est définie comme un trouble de la structure du langage, alors qu’il n’y a aucun déficit auditif ou psychologique.

Il s’agit d’enfants qui n’ont, à l’âge de 4 ans, qu’un langage très sommaire. Le langage spontané est réduit, avec un vocabulaire rudimentaire, parfois difficilement compréhensible; ce langage n’utilise pas de grammaire ou comporte d’importantes et nombreuses erreurs de syntaxe. Il existe habituellement des troubles de la compréhension associés. Enfin, certains enfants dysphasiques présentent d’importants troubles moteurs de la bouche et de la face (dyspraxies), contribuant aux problèmes d’articulation.

Ces troubles peuvent entraîner des difficultés vis-à-vis des apprentissages scolaires, notamment pour celui du langage écrit. L’évolution à long terme est très variable, et la rééducation doit être entreprise le plus tôt possible.

Pour information :

Le développement du langage et ses repères chronologiques

Le développement du langage ne se fait pas au jour près et varie d’un enfant à l’autre. Les étapes de cette évolution suivent toutefois une chronologie relativement constante :

1. Dès la naissance, le nouveau-né montre un intérêt privilégié pour la voix humaine et il peut différencier des sons. Dès les premières semaines, il est capable de varier ses cris en fonction de son état (faim, douleur, appel…) Ces sons se diversifient progressivement pour aboutir, vers le 6e mois, à un véritable jeu avec l’environnement : le babillage [ba ba ba].
2.  À partir de 6 mois, des syllabes articulées apparaissent. Elles prennent progressivement leur place en réponse au langage environnant, aidées par des éléments de communication non verbale (regard, puis sourire, enfin pointer du doigt). Le babillage se diversifie [ba da ba] et se rapproche des premiers mots.
3.  Après l’âge d’1 an environ, on parle de phase linguistique pour désigner l’apparition des premiers mots. D’abord formés d’une seule syllabe et associés à certains objets ou situations, ils se multiplient à une vitesse extrêmement variable d’un enfant à l’autre.
4.  Entre 18 et 24 mois, l’enfant utilise des mots-phrases dont la signification varie suivant le contexte et l’intonation. [balle] pourra ainsi signifier « donne la balle » ou « c’est ma balle ». C’est en général le stade auquel l’enfant apprend plusieurs mots chaque jour : on parle de période d’explosion lexicale.
5.  Vers la deuxième année apparaissent les premières ébauches de phrases. Comprenant deux mots au début, elles deviennent progressivement plus complexes. L’enfant utilise « moi » pour parler de lui.
6.  Vers 3 ans arrivent les phrases à trois éléments (sujet, verbe, complément). C’est également à cet âge qu’apparaît le « je », qui marque une étape importante dans l’affirmation de l’identité propre de l’enfant.
7.  Après 3 ans, le langage s’étoffe et se complexifie pour ressembler progressivement au langage adulte. L’enfant articule tous les sons.
8.  Vers 6 ans, il est en général prêt pour apprendre à lire et à écrire.

Dyscalculie

La dyscalculie est un trouble spécifique en mathématique dû à un dysfonctionnement dans le domaine de la logique, de la construction du nombre et des opérations ;
Il ne s’accompagne d’aucune déficience mentale.

La dyscalculie se traduit par des difficultés :

  •  à dénombrer
  •  à écrire des nombres
  • à lire des nombres
  • à comprendre le sens des nombres
  • à comprendre le vocabulaire de quantités ou les mots traduisant des relations entre les nombres (plus que, plus grand, autant, …)
  • à réaliser des calculs arithmétiques
  • à mémoriser les tables d’addition et de multiplication
  • à différencier les symboles mathématiques
  • à choisir l’opération à utiliser pour résoudre un problème

La dyscalculie est un trouble qui persiste malgré une rééducation adaptée.
En effet, malgré l’aide apportée par une prise en charge, les personnes dyscalculiques continueront à avoir des difficultés au quotidien pour, par exemple :

  • Gérer l’argent  (Ex : vérifier qu’on nous a rendu le compte juste)
  • Estimer les réductions affichées sur les étiquettes (Ex : pendant les périodes de solde, pouvoir estimer le prix après réduction de l’objet voulu)
  •  Estimer des tailles, distances ou poids (Ex : couper la bonne grandeur de papier pour emballer un cadeau)
  • s’orienter  (Ex : pouvoir refaire un trajet)
  • calculer à quelle heure partir pour ne pas manquer le bus

La prise en charge permettra entre autres :

  •  de retravailler les pré-requis mathématiques, la construction du nombre, la numération, ….
  • de soutenir les apprentissages scolaires
  • de trouver des moyens d’adaptation à mettre en place pour contourner les problèmes du quotidien

Bilans

Avant de commencer toute prise en charge, un bilan doit être réalisé.
Le bilan se fait au moyen de tests normés qui nous permettent d’évaluer les difficultés et points forts de votre enfant.
L’évaluation nous permet également de mieux comprendre la demande et d’agir de manière plus efficace.

La durée du bilan est de 3 à 5 séances de 30 minutes.

En fonction des résultats, la logopède pourra vous conseiller d’entamer une prise en charge.

Rééducation

La rééducation peut se faire à l’école ou au cabinet.
La durée d’une séance est de 30 min pour les enfants de moins de 10 ans et d’une heure pour les plus grands (sauf en école).

En fonction des résultats au bilan, un certain nombre de séances sur la semaine vous sera conseillé. Cela peut aller de 2 à 4 séances (de 30 minutes) par semaine.

Les rééducations, quels que soient le trouble, se font essentiellement par le jeu.
Nous essayons ainsi de motiver l’enfant et de lui redonner le goût aux apprentissages.

Les séances étant individuelles, un travail entièrement adapté aux difficultés de votre enfant est mis en place.

Dossier à la mutuelle

Afin de bénéficier d’un remboursement, il est obligatoire de monter un dossier complet qui sera envoyé à votre mutuelle. Le logopède vous accompagne dans l’ensemble des démarches à faire.

Inventaire des démarches à faire :

Constitution du dossier INAMI (cliquez sur le lien)

B2 Trouble du langage oral (cliquez sur le lien)

B3 Trouble du langage écrit (cliquez sur le lien)

F. Dysphasie (cliquez sur le lien)